Je déteste me sentir impuissante.
Et dans ma vie de tous les jours, ça m’arrive régulièrement. Ce sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas parvenir à apporter ce dont quelqu’un a besoin, de me sentir nulle parce que je ne trouve pas de solution.
Et vous savez quoi ? Je viens de conscientiser que la plupart des fois où ça m’arrive, et ben ce sont des situations où.. on ne m’a rien demandé !
En gros je me torture le ciboulot (et vas y que mon estime de moi en prend un coup) alors que c’est peut être juste logique de ne rien pouvoir faire pour aider quelqu’un qui ne souhaite pas d’aide à ce moment précis. Et dire que pourtant j’ai bien retenu une des leçons de base des métiers d’accompagnement c’est : « pas de demande, pas d’intervention ». Ben ouais, sinon c’est Karpman et son triangle sauveur-victime-bourreau qui pointe le bout de son nez, et on n’est pas rendu (en plus il est au taquet le bougre, si on n’y prend pas garde).
Parce que oui parfois ce qui est important c’est de pouvoir juste exprimer ce qu’on ressent. De pouvoir simplement le déposer. Ne rien attendre en retour (si ce n’est peut être une oreille ou un silence bienveillant) . Parce qu’on a le droit de ne pas être disposé à entendre des conseils ou des avis extérieurs (parce qu’on est justement en chemin à l’intérieur de soi). On a le droit de ne pas (encore) être orienté solution. Ben oui, parce qu’il y a un temps pour tout et qu’il est important de respecter son rythme. Pas le rythme qui semble normal, pas celui que vous vous dites que vous devriez respecter si vous étiez une personne bien comme ceci ou bien comme cela, pas celui de votre voisine, pas celui de la personne que vous idéalisez… Non, juste le vôtre, celui que votre corps valide !
Et au final, qu’est ce que je veux vous dire ?
Je veux vous dire de juste être vous même. Parce que la vie ce n’est pas de faire pour avoir et ce n’est pas d’avoir pour être. Parce que ce sentiment de réalisation de soi qui provient de ce qu’on fait peut nous détourner de qui on est vraiment. « Je fais donc je suis »… Voilà qui n’a pas beaucoup de sens, voilà qui nous déracine, voilà qui nous mène à une impasse, voilà qui nous détruit…
Stooooooooop !
Je veux vous dire de faire une pause. Une pause pour partir à la recherche de qui vous êtes, identifier ce que vous aimez, ce qui vous fait sourire, ce qui vous fait pleurer (aah, les pleurs, cette mine d’or qu’on refoule si souvent), ce qui vous fait vibrer, ce qui vous indigne aussi. Découvrez qui vous êtes vraiment, sans masque, sans faux semblant, sans maquillage, sans parure. Découvrez votre beauté brute, votre vulnérabilité, votre force. Découvrez que tout est en vous. Découvrez vous et permettez vous d’agir en cohérence avec vos découvertes. Autorisez vous a les vivre et à les ressentir pleinement. Ensuite viendra l’avoir, mais un avoir qui a du sens, parce qu’il résulte de l’expression de votre vérité.
Et vous êtes déjà en chemin. Vous savez déjà beaucoup de choses. Certaines consciemment, d’autres inconsciemment, d’autres mentalement, d’autres dans votre corps… Alors je vous encourage à poursuivre votre chemin, à accepter ce qui est, à y voir la beauté, à vous autoriser à vous même (parce que finalement, qu’est ce que vous risquez ?).
Et je vous encourage à rire, chanter, danser, écrire, peindre, vivre le silence, vous poser, vous challenger, vous ressourcer.