Il se passe quoi quand tu acceptes d’avoir merdé ?

Si tu me connais un peu, tu te seras vite rendue compte que je suis du genre exigeante. Envers moi-même avant tout et puis envers les autres par ricochet. Je me donne à fond dans tout ce que je fais, j’aime que les choses avancent, que ça aille vite et que ça soit bien fait et efficace. Je n’aime pas perdre mon temps.

A l’intérieur de moi, c’est comme à l’extérieur, ça bouge beaucoup. Mes sensations sont en mouvement permanent, et parfois je me sens submergée. Alors il arrive que ce flot m’emporte et je lutte, je me sens impuissante, dépassée.

Alors il m’arrive d’en vouloir aux autres et de les tenir pour responsables de ce qui m’arrive. S’ils se remettaient en question. S’ils travaillaient sur eux. S’ils avaient la foi au lieu de stagner dans leurs peurs. Et puis s’ils se donnaient à fond… je n’aurais pas à tout porter et supporter moi-même.

La faute des autres… BULLSHIT !
Les autres ne sont que le miroir de mon intériorité et de ma réalité à moi.

Et ma réalité c’est que JE stagne dans mes peurs. Que JE ne me remets pas en question. En fait si. Je me remets en question, mais pas de la bonne manière. Je me remets en question par rapport à mon idéal de moi-même (autrement dit : je me juge de ne pas encore être à la hauteur de ce que je voudrais, de ne pas réagir comme je le voudrais, de ne pas m’exprimer comme je le voudrais,…).

Et puis JE porte et JE supporte ce que JE suis d’accord de porter et supporter. Parce que je veux être une mère parfaite, une épouse parfaite, une fille parfaite, une employée parfaite, une amie parfaite… Parce que je refuse de voir que… je ne suis pas parfaite !

Je ne suis pas parfaite… et c’est normal (c’est dans le package de l’humain), et puis surtout : et ben c’est pas grave !

Et le plus dingue dans l’histoire, c’est que ce qui me pourrit la vie, ce qui génère du stress, ce qui me fait m’énerver sur les personnes que j’aime, ce n’est pas de ne pas être parfaite. Que nenni. C’est tout le cinéma que je me fais autour du fait de ne pas être parfaite, et de vouloir le cacher qui me fait souffrir.

Par exemple, quand je me frite avec mon mari, parfois y’a une partie de moi qui sait pertinemment que je suis une connasse injuste. Alors je pourrais simplement lui dire « je suis désolée pour ce que je viens de dire/faire, c’était injuste. Parfois je suis une connasse, je ne voulais pas te blesser ». Et ça serait réglé ! (parce qu’en fait, c’est pas du langage hyper évolué qui demande 3 heures de réflexion hein, c’est du basique de basique que même moi avec ma croyance que j’étais nulle pour communiquer je dois bien reconnaître que c’était juste une excuse).

Bon ben alors, c’est quoi qui se passe qui fait que ça part en vrille ?

Et ben c’est que l’égo est là qui veille (il fait aussi partie du package) et que parfois on lui laisse un peu trop les commandes ! Parce que ton égo, c’est un gardien qui veille sur toi en permanence (le genre de gardien dévoué et hargneux parce que en fait il a la trouille que tu perdes la face et qu’on ne t’aime plus), alors il va te faire faire et dire des trucs à la con qui vont te donner l’illusion que c’est toi qui a raison et qu’on ne peut rien te reprocher (et tu te sentiras légitime d’en vouloir à l’autre pour ce que tu vis). Et à l’arrivée, ton égo est satisfait, wééééé ! Mais en réalité, y’a juste 2 plaies à vif et un fossé qui se creuse.

Alors c’est quoi la solution à tout ce bordel ?

Ben juste accepter que parfois t’es une connasse et pas essayer de le cacher.

Une petite astuce pour y arriver (hyper simple et totalement à l’opposé de ce que tu as envie de faire en plein moment de crise) : respire calmement et fais le vide à l’intérieur. Bon parfois ça nécessite d’évacuer d’abord le trop plein de tension (sinon ça reste bloqué à l’intérieur et c’est tout pourri), ce qui peut se faire de diverses manières : en criant très fort, en frappant dans un coussin, en faisant le tigre ou toute autre méthode de gestion des émotions permettant de faire sortir le trop plein (frapper la personne en face de toi à ce moment là n’est pas une option satisfaisante ; à la rigueur tu peux lui exprimer le fait que tu as envie de lui éclater la tête contre le mur mais ça n’est pas toujours bien pris).

Donc je disais : faire le vide à l’intérieur, oui. Et accueillir avec bienveillance le fait d’avoir merdé. Et puis… te pardonner. Ben ouais, c’est par là que ça passe : reconnaître, accepter  et te pardonner de ne pas être infaillible et parfaite !

Et tu sais quoi ? Quand j’accueille avec bienveillance le fait d’avoir été une connasse, que je le reconnais et que je pose les choses, et ben mon mec il me regarde avec des yeux pleins de compréhension, et puis il me prend dans ses bras (seulement si j’ai évité de l’encastrer dans le mur à l’étape précédente). Parce qu’il m’aime, même si je suis une connasse parfois/souvent. Et je vais même aller plus loin, il m’aime parce que je suis une connasse (mais une connasse qui s’assume, pas une connasse qui fait semblant)! Parce que là tu as la vision du côté obscur de la connasse, mais en fait ta connasse intérieure elle a un max de qualités… dont je te reparlerai très bientôt).

Et toi, dis-moi dans les commentaires : ça t’es déjà arrivé de merder et de pas le reconnaitre pour ne pas perdre la face ? Comment tu t’es sentie pendant et après ? Et comment tu veux que ça se passe la prochaine fois ?

Much love ❤️

 

Julie